La veille du mariage de l’homme qui l’aimait et qu’elle aime depuis cinq ans, UNE FEMME a avec lui un dernier échange téléphonique ; une conversation dont on n’entend qu’une seule voix et qui dure de près de trois quarts d’heure, ponctuée parfois par les coupures angoissantes de la communication et les interférences sur la ligne.
Cette femme passe par toute une gamme de sentiments – du courage à l’abattement, de la sérénité feinte à l’angoisse réelle, de la colère à la résignation, de l’espoir au plus profond désespoir... Elle raconte son suicide avorté de la nuit précédente : quelques comprimés en plus et « pas le courage de mourir seule »... Propos déchirants et « tragiquement banals ».
Et puis, la conversation doit bien se terminer, la communication s’interrompre, pour toujours...
Elle a enroulé le fil autour de son cou, s’est allongée sur son lit, a serré le téléphone dans ses bras ; elle a supplié l’homme de couper vite lui-même la communication et lui a crié qu’elle l’aime. Le récepteur est tombé au sol.